#Sujet: Re: Pour le pire (David)Sam 19 Juin - 19:35
Pour le pire
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
David n’avait pas l’intention de faire quoique ce soit à Josiane. Pas dans la force en tout cas. Cela n’avait jamais été sa façon de faire, et il n’y avait aucune raison pour que cela change. Mais il avait tout de même du mal à savoir à quoi elle jouait, et ce qu’elle attendait réellement de lui. Est-ce qu’elle tentait une forme de chantage ? Il n’en savait trop rien, mais venant d’elle, cela ne serait pas spécialement, même si évidemment, cela n’avait rien de plaisant pour lui.
Quoiqu’il en soit, il avait un peu de mal à cerner la situation, et pour tout dire, cela commençait à l’ennuyer un peu. David n’aimait pas spécialement quand les choses se compliquaient, et quand c’était le cas, il s’en détournait bien assez vite. Alors si le but de Josiane, était de faire en sorte qu’il ne se détourne pas d’elle, et qu’il soit de son côté en prévention d’une récompense, elle serait sans doute déçue à l’arrivée, puisque David se lasserait tout simplement de la situation, de devoir attendre, et irait trouver une autre source de distraction, bien moins compliquée.
« Je ne vous interdis pas de le vouloir, c’est absolument naturel. Mais je vous défends de laisser votre impatience brouiller votre jugement. Je vous serai bien moins agréable si je ne suis consentante. Je tiens seulement à ce que les choses soient faites en leur temps. »
A quoi servait donc son petit manège dans ce cas ? Ce n’était pas vraiment logique pour lui, mais c’était du Josiane tout craché. Et la soudaine considération, et attirance qu’il avait eue pour elle commençait à retomber. Il la relâcha finalement, et s’éloigna d’elle pour aller se servir un verre, avant de s’installer sur son divan et de la regarder à nouveau. Son regard était à présent plus neutre, et plus simple. Si cela l’amusait de jouer à ce genre de jeu, autant qu’elle y joue toute seule, ce n’était pas réellement sa tasse de thé, pour tout dire. Il était possible que David soit surtout vexé et qu’il soit d’une mauvaise foi sans bornes, et c’était même d’ailleurs totalement le cas. Mais il avait bien trop d’orgueil pour le laisser transparaître, et préférait agir avec détachement. Si Josiane voulait changer d’avis comme une girouette, pourquoi ne pourrait-il pas en faire de même ?
« Si tu le dis. Tu devrais te rhabiller, il serait dommage que tu prennes froid. »
black pumpkin
Josiane d'Aurevilly
Messages : 180 Date d'inscription : 24/06/2015
#Sujet: Re: Pour le pire (David)Mer 23 Juin - 12:24
L'aurait-elle vexé ? C'était bien probable. Se le reprocherait-elle ? Certainement pas. Elle avait toujours fait de son corps cette arme puissante, susceptible de troubler les jugements, semblant si accessible sans jamais l'être, et elle tenait à ce qu'il continue d'en être ainsi.
Elle n'avait aucun scrupule à jouer à ce genre de jeu, et qu'importe qu'elle soit la seule à s'en amuser, elle n'allait certainement pas changer son fusil d'épaule sous le prétexte de céder à l'impatience d'un homme, qu'importe qu'elle l'ait attisée. Au moins David avait-il le bon ton de ne pas insister, et c'était ce qu'elle avait attendu de lui. Qu'il soit frustré était bien normal, mais au moins, il acceptait que les choses soient faites en leur temps et en leur heure, et c'est bel et bien ce qu'elle avait attendu de lui.
Pour le reste, il devrait prendre son mal en patience. Elle s'offrirait, oui, mais pas n'importe qui ni sous n'importe quelle condition non plus. Elle avait préservé sa virginité bien assez longtemps, quand il aurait été si simple de la disperser aux quatre vents, pour s'en délester dans la seconde. Rien n'était encore fait, leurs projets n'en étaient qu'à leurs premiers sursauts, et tant que c'était le cas, elle ne pouvait certainement pas se permettre de s'offrir avec légèreté.
Pour sa part, l'attente n'était pas difficile. Elle se servait de son corps comme d'une arme mais la tentation d'en user ne l'amusait pas vraiment. Elle y voyait un divertissement pour l'homme qui partagerait sa couche bien plus que pour elle-même. Elle n'éprouvait ni frustration, ni impatience. C'était davantage une sorte de commodité. Commodité qu'elle remettait donc toujours à plus tard. A l'image de son mariage, somme toute.
« Si tu le dis. Tu devrais te rhabiller, il serait dommage que tu prennes froid. »
"Je suis une femme de parole, tu t'en rendras compte bien assez vite", répondit-elle pas le moins du monde dérangée de constater la vexation de son fiancé.
Ce faisant, elle se rhabilla en prenant tout son temps. S'il était pressé de la voir s'en aller, peut-être, après cette déconvenue, il n'en était pas de même pour elle.
"Je t'ai dit que tout ceci t'appartiendrai, et je le maintiens. Si tout va bien, cela arrivera bien assez tôt."
David Dirry-Moir
Messages : 102 Date d'inscription : 11/03/2019
#Sujet: Re: Pour le pire (David)Dim 28 Nov - 20:17
Pour le pire
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
David n’était pas particulièrement ravi de la tournure qu’avaient pris les choses, mais il n’y pouvait pas spécialement quelque chose. Alors il préférait se détourner de la situation, c’était encore le mieux. Evidemment qu’il était vexé, il voyait mal comme il pourrait ne pas l’être étant donné la situation. Il avait la désagréable impression que Josiane le prenait pour un imbécile, voire pour le dindon de la farce.
Il ne savait pas trop où elle voulait en venir, avec toute cette mise en scène, mais il ne trouvait pas ça très fin de sa part, et vraiment malvenu. David était déjà d’une humeur mauvaise avant la venue de Josiane, et de toute évidence, elle ne serait pas meilleure à son départ. Mais il faudrait tout de même qu’elle fasse un peu plus attention. A force de séduire et d’aguicher tout le monde de cette façon, elle pourrait bien finir par connaître une déconvenue.
Non pas qu’il le lui souhaitait, mais elle le mériterait presque. Il se sentait vraiment stupide, en cet instant, et il n’aimait pas vraiment qu’on joue avec lui. Elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait, prétendre ce qu’elle voulait, elle avait joué avec lui. Alors qu’il pensait qu’ils étaient dans le même camp, et faisaient front commun. Mais au final, elle se comportait avec lui comme elle se comportait avec tous les autres. Il avait vraiment été idiot, mais au moins, on ne l’y reprendrait plus.
A présent qu’elle s’était bien amusée, elle n’avait plus de raisons de rester ici. De son côté en tout cas, il n’avait plus vraiment envie de profiter de sa compagnie. Elle lui avait dit ce qu’elle avait dire, elle lui avait fait son petit numéro, alors elle pouvait partir à présent. Il n’avait pas spécialement envie d’être seul, mais même s’il voulait de la compagnie, ce ne serait pas auprès de Josiane qu’il irait la chercher en cet instant précis.
"Je suis une femme de parole, tu t'en rendras compte bien assez vite"
S’il y avait un qualificatif qu’il ne donnerait pas à Josiane, c’était bien le fait qu’elle soit une femme de parole. Peut-être bien qu’il pouvait donner l’air d’avoir totalement changé d’avis sur elle en quelques minutes, mais il fallait le comprendre. D’autant que Josiane était connue pour se comporter comme une girouette. Elle s’était amusée avec Gwynplaine, en avait fait son jeu du moment, et maintenant elle songeait à le faire disparaître, c’était bien une preuve qu’elle n’était pas fiable.
"Je t'ai dit que tout ceci t'appartiendrai, et je le maintiens. Si tout va bien, cela arrivera bien assez tôt."
Il sirota son verre, la laissant se rhabiller. Il releva les yeux vers elle, sans réelle émotion dans le regard, si ce n’est peut-être une légère lassitude. Quoiqu’il en soit, elle n’avait pas besoin de lui rabâcher ces mots-là, il les avait compris la première fois. Mais de toute évidence, elle n’avait pas fini de l’appâter, mais il avait mieux compris son plan à présent. Parce qu’il restait convaincu qu’elle cherchait à le mener en bateaux.
« Oui, tu me l’as déjà dit. Je ne suis pas encore sénile tu sais. »
« Oui, tu me l’as déjà dit. Je ne suis pas encore sénile tu sais. »
"Tu n'es peut-être pas sénile mais tu te comportes en revanche comme un vieillard ronchon, sache-le." Ce n'était pas forcément le genre de choses qu'elle devrait dire, elle en avait conscience quelque part, de cette manière qu'elle avait constamment de provoquer, de jouer avec le feu. Elle ne cherchait pas à l'insulter, elle tenait à pointer du doigt en revanche ce qu'elle estimait être l'absurdité de sa réaction.
Elle pouvait comprendre sa frustration, mais elle n'estimait pas nécessaire de rester à se point borné. Elle estimait avoir été claire depuis le début, et ils se connaissaient depuis suffisamment longtemps pour qu'il ait, normalement, une bonne idée de son caractère.
Encore qu'elle s'interrogeait : non content d'avoir cru qu'elle serait capable de se satisfaire d'un mariage avec le défiguré Gwynplaine, il imaginait maintenant qu'elle se donnerait si facilement, elle qui ne s'était jamais donnée à personne et aimait suggérer la sensualité sans jamais l'offrir. Elle n'avait cure de le braquer plus qu'il n'était déjà. Elle ne s'estimait pas fautive, et elle n'allait pas s'excuser d'avoir excité une envie qu'elle n'avait à présent pas l'intention d'assouvir.
"C'était une conversation très enrichissante, je te remercie, cher fiancé." Elle déposa une bise sur sa joue, toujours dans la provocation. "Je vais te laisser seul avec tes pensées, j'ai l'intuition que tu en as besoin." Leur conversation, dans tous les cas, touchait à son terme. Ils s'étaient mis d'accord quant à ce qu'ils voulaient, il n'y avait sans doute rien à dire de plus, et c'était très bien ainsi. Oui, ils s'en étaient assez dits. Certes, loin d'elle l'envie de se mettre à dos celui qu'elle avait bel et bien l'intention de prendre pour amant, mais elle restait fidèle à lui-même, et c'était d'ailleurs parce qu'elle était fidèle à elle-même qu'elle demeurerait tout à fait intransigeante, et cela quoi qu'il puisse advenir plus exactement.
Alors oui, autant en rester là pour le moment, et attendre d'avoir mis leur petit jeu à exécution, et elle gage que ça devrait être particulièrement intéressant.
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