Pâquette | Terminé

Pâquette n’a jamais été issue de la haute société, ni même de la Noblesse. Pourtant, elle n’a pas non plus connu l’extrême pauvreté qui touche une grande partie du peuple français. Ses parents ont en tout cas toujours tout fait pour qu’elle ait une enfance où elle ne manquait pas. Si Pâquette n’a jamais eu tout ce dont elle pouvait rêver, elle savait son sort beaucoup moins dur que celui de beaucoup d’autres, et elle en était reconnaissante envers ses parents, et envers Dieu, comme le lui avaient appris ses parents.

Pâquette avait toujours été une petite fille, rêveuse. Elle voulait se marier un jour, avoir des enfants. Vivre une vraie idylle, une véritable histoire d’amour avec un homme beau, fort et courageux. Elle voulait une famille, une vie épanouie en somme, et elle était vraiment prête à l’obtenir. Quand elle atteignit l’âge adulte, elle avait toujours ses rêves de famille et de mariage pleins la tête. Et elle avait vraiment envie qu’ils se réalisent. Chaque jour, elle se rendait sur la grande place de Reims, dans l’espoir de tomber sur l’homme qui était fait pour elle. De son âme sœur. Mais chaque soir, elle revenait bredouille, et un peu déçue, mais cela ne l’empêchait guère de recommencer la même entreprise le lendemain. Un jour, alors qu’elle avait atteint la vingtaine, elle croisa la route d’un soldat. Il était beau, fort et brave comme dans ses rêves, et elle crut tomber sur l’homme de sa vie. Elle s’offrit à cet homme, qui lui promit amour et mariage, dès que la guerre serait terminée. Elle dût donc le laisser repartir quelques jours plus tard, et hélas, elle ne le vit jamais revenir. Elle ignorait ce qu’il était advenu de lui, s’il était mort au combat, ou s’il lui avait menti.

Néanmoins, si cette histoire lui avait laissé un cœur brisé, elle lui laissa également un enfant. La nuit passée avec ce soldat fut féconde, et Pâquette se retrouva enceinte. Si le déshonneur pointait sur les femmes enceintes qui n’avaient pas d’époux, cela n’atteignait guère Pâquette, qui était plus qu’heureuse d’attendre un heureux évènement. Elle accoucha donc d’une petite fille, qu’elle nomma Agnès et qu’elle aima désespérément dès qu’elle la tînt dans ses bras pour la première fois. Lassée par les commérages et les messes basses des autres sur sa condition, elle décida de quitter Reims pour se rendre à Paris, pour une nouvelle vie avec sa fille. Malheureusement, durant un moment d’inattention, un groupe de bohémiennes qui passaient par là, volèrent sa petite fille et l’échangèrent avec un enfant disgracieux.

Pâquette chercha par tous les moyens de retrouver sa fille, sans succès. Dévastée par cette perte, elle ne put se résoudre à élever l’enfant qu’on lui avait laissé, et elle l’abandonna sur les marches de l’église de Notre-Dame. A partir de ce jour, elle se mit à vouer une haine profonde contre les gitans, et fusillait du regard chacun d’eux qu’elle croisait. Ils lui avaient volé sa fille. Pourtant, elle ne se doutait pas que son enfant était bien plus proche d’elle qu’elle ne le pensait. Mais pour le moment, elle ne ressentait que de la haine, lorsque son chemin croisait celui d’Esmeralda, sa fille.

Pâquette a beaucoup changé depuis l’enlèvement de sa fille, dont elle ne s’est jamais remise, même après toutes ces années. Avant, elle était une jeune fille qui avait des rêves, des envies, qui voulait un beau mariage, une belle maison, des enfants… mais on lui avait tout enlevé avant même qu’elle ait le temps d’y goûté. Elle avait trouvé un homme qui avait disparu, elle avait eu un enfant qu’on lui avait pris peu de temps après sa naissance.

Dorénavant, elle est une femme morne, qui a perdu toute joie et envie de vivre. Elle a d’ailleurs plus l’impression de survivre que de vivre, depuis qu’Agnès lui a été enlevée. Elle a perdu tout sourire, et elle se force juste pour les clients, n’ayant aucune envie d’être réprimandée par ses employeurs. Elle pleure toujours la perte de son enfant, et n’a aujourd’hui plus aucun espoir qu’il lui soit rendu. Pourtant, elle ne se laisse pas mourir et tente de gagner sa vie en cumulant les postes de serveuse et vendeuse, même si elle n’a plus d’espoir de retrouver sa fille, on ne sait jamais… elle n’y croit pas, mais c’est au fond d’elle.

Elle éprouve une haine sans limite à l’égard de tous les gitans, quels qu’ils soient, qu’elle sait responsable de l’enlèvement de sa fille. Elle ne veut ni leur parler, ni les voir, et quand elle est confrontée à eux, cela se passe toujours mal. Ni plus ni moins.

Prénom/Pseudo : Pauline/Pépito
Âge : 21 ans
Comment avez vous connu le forum ?
Autres comptes ? Phoebus