Kamil Lyssel - Pourquoi la prostitution, mon fils!?

Tu es né dans une maison close de Paris, en début de soirée, le 18 février 1807. Tu es le fils d'une putain française rousse et d'un père inconnu, mais qui devait avoir des origines en Afrique du Nord ou être né d'un métissage, au vu de ta peau plus foncée que celle de la femme t'ayant donné la vie et tes cheveux noirs.

L'absence paternelle ne t'a jamais vraiment manqué, ayant assez vite compris le métier de ta mère et qu'elle-même aurait été incapable de te dire avec exactitude qui avait planté la graine. Tu as malgré tout passer ton enfance à t'inventer des pères: un jour, c'était un pirate passant sa vie sur les mers, une fois, un commerçant vendant des parfums aux odeurs exquises, des tissus délicats et des épices raffinées dignent des milles et une nuit, ou une autre fois, l'un des voyous de la cour des miracles que tu côtoyais, ayant passé tes plus jeunes années à battre les rues de la capitale à voler, pendant que, la nuit, tu rêvais que c'était un homme très riche.

Tu n'as jamais nié avoir manqué d'amour. La même nuit que toi est né Théophile - Théo, comme tout le monde le surnomme. Sa mère était morte en couche, ce qui avait bien fait grincer des dents la maquerelle, qui n'aimait pas perdre l'une de ses filles. La bonne femme a pourtant gardé l'enfant, qu'elle a confié à ta mère. Vous avez donc été élevés comme des frères, même si vous ne partagiez pas le même sang. Vous avez reçu l'amour de toutes les filles, qui vous avaient pourtant très vite fait comprendre que dès que les portes de leurs chambres étaient fermées, ils ne devaient donc pas venir les déranger. Ils le comprenaient, pourtant, vous adoriez regarder par les serrures ce qu'il se passait dans les dites chambres. A l'intrigue de ce que les filles faisaient avec les messieurs, s'ajoutait l'adrénaline de ne pas se faire attraper à espionner par Marcelle - la maquerelle - qui n'hésitait pas à leur foutre une bonne raclée, lorsqu'elle vous trouvait à jouer aux voyeurs.

Tu n'as jamais eu l'occasion d'aller à l'école. Pas les moyens et c'était tellement plus intéressant de jouer au fainéant passant son temps à courir les rues et à faire des petits larcins, par-ci, par là. Marcelle, qui était comme une grand-mère pour toi, malgré son sale caractère et son côté je-n'aime-pas-les-enfants, ayant de bonnes connaissances en lecture et en calculs, t'en avais donné quelques rudiments, du même qu'à Théo.
Alors que vous fêtiez vos douze ans, la maquerelle estima que vous étiez suffisamment grands pour commencer à payer votre droit de vivre dans sa maison close. Comme elle savait que vous étiez des adeptes du vol à l'étalage, elle demanda à avoir une partie de ce que vous chapardiez. C'était ça ou vous débarrassiez le plancher, à moins que vous n'ayez eu une meilleure solution à lui proposer pour votre droit à son toit. Il ne t'a pas fallu longtemps avant de commencer, en plus des vols, à te prostituer pour le compte de Marcelle. Quand tu l'as annoncé à ta mère, c'est la seule fois où tu l'as vu pleurer: elle rêvait autre chose, pour toi. Tu ne quitterais pas les bas étages de la capitale, mais elle ne voulait pas pour toi d'une vie de putain.
A à peine treize ans, tu perdais donc ta virginité lors d'une passe payée dont la moitié de l'argent était allée dans la poche de la maquerelle. Tu vendais ton corps la nuit, pendant que, une fois le soleil levé, tu continuais les larcins avec Théo.

Ton adolescence c'est passée, faite principalement à éviter de te faire attraper durant les vols et de nuits à combler les désirs d'hommes de tous les horizons et de toutes les orientations: des hétérosexuels souhaitant assouvir le fantasme inavoué de le faire avec un autre homme ou des homosexuels se laissant aller à leurs plaisirs sodomites sous le couvert de la nuit. Avec ça, se sont ajoutés les problèmes liés à l'adolescence. Celui des sentiments amoureux, notamment. Rien de problématique, en soit, c'est sans doute arriver à tout le monde, avant toi. Mais tu n'étais pas amoureux de n'importe qui. Tu l'étais de Théo, ton frère, ton meilleur ami, ton coéquipier de larcins. Tu t'en es rendu compte à seize ans et tu n'en as jamais touché mot à personne, à ton frère encore moins, sans faire attention qu'il éprouvait la même chose pour toi et que toute la maison close susurrait déjà depuis un bout de temps sur le fait que vous couchiez ensemble.

Les années ont passé jusqu'à aujourd'hui où tu continues toujours tes activités pas très légales entre la maison close de Marcelle et les rues avec Théo que tu n'as pas arrêté d'aimer...

Tu n'aimes pas montrer tes sentiments; la tristesse, ton amour pour autrui ayant du mal à être exprimé, ce qui fait que tu passes pour un joyeux luron, toujours souriant, que rien ne semble atteindre. Tu aimes la vie, même si la tienne est loin d'avoir été facile et n'a pas toujours été rose, mais si, en te voyant, elle a l'air de l'avoir toujours été.
Tu es le genre à avoir pas mal de l’empathie, tellement que, bien souvent, tes clients restent encore un ou long moment dans ta chambre, après l'amour, pour parler, vu que tu as l'air de comprendre ce qu'ils ressentent.

Pourtant, qui tu connais vraiment ou prend le temps de chercher plus loin que le joyeux jeune homme que tu es, sait que tu n'es pas toujours si optimiste et que, comme tout le monde, tu doutes, malgré cette carapace de garçon sûr de lui. Car tu n'as pas confiance en toi et tu es du genre à être timide (il est tellement facile de paraître un tout autre que celui que l'on est, avec un peu de poudre aux yeux et un masque, n'est-ce pas!?). Tu as du mal à exprimer ce que tu ressens, même envers ta mère et Théo, pourtant, tout comme Marcelle et les filles qui sont là depuis un moment, ils savent à ton visage si quelque chose ne va pas, même grâce à un sourire qui semble plus crisper que d'habitude. Même à eux, tu as du mal à se confier, mais des fois, quand la coupe est vraiment trop pleine ou que tu en as besoin, pour une quelconque raison, tu sais où les trouver.

Malgré les apparences, tu n'es pas naïf et tu n'as qu'une parole. Rancunier sur les bords, tu n'apprécies pas qu'on brise ta confiance ou la parole donnée et tu peux rendre au centuple les coups bas que l'on peut te faire...

Prénom/Pseudo : Inti/Faramir/Ulquiorra
Âge : 21 ans
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