Nouveau personnage en cours --critiques bienvenues

Michel naît à Lyon, la même année que la fameuse maison Brunet. Son père est graveur ; il gagne assez bien pour subvenir aux besoins de sa famille et, pour le moment, ils réussissent même à mettre un peu d'argent de côté. On ne sait pas trop d'où vient sa mère, car elle ne parle jamais d'elle-même, raison pour laquelle elle n'est pas très bien vue dans le voisinage. Douce et instruite, elle élève Michel avec beaucoup d'amour. Elle lui apprend les valeurs morales par l'exemple personnel, presque sans qu'il s'en rende compte. C'est la seule manière d'apprendre quelque chose à cet enfant têtu, qui n'aime pas faire quoi que ce soit de façon structurée et formelle.

À cinq ans, Michel sait lire. Il l'a appris tout seul et maintenant il peut s'évader dans les contes de fées sans dépendre de sa mère. Il aime cela. En revanche, il n'aime pas l’écriture, mais, pour une fois, sa mère est implacable : il faut qu'il puisse le faire, et qu'il le fasse bien.

Lorsque Michel a douze ou treize ans, il entend parler de la mort de Denmark Vesey. Une tempête éclate dans l'esprit généreux du jeune. À l'hilarité générale, puis à la grande inquiétude de ses parents, il déclare à voix haute que l'esclavage est méprisable et qu'il a honte pour le genre humain. Ainsi commence chez lui une passion pour la justice qui ne le quittera jamais.

Peu de temps après, une bande de voleurs tue ses parents. Puisque la famille était déjà mal vue dans le voisinage, personne ne veut prendre l'enfant. Le curé, lui aussi, est trop occupé pour prendre soin d'un enfant ; les discussions autour la société connue sous le nom de « Propagation de la foi » lui prennent tout le temps. Il décide donc de faire la quête pour envoyer le gamin à Paris, où son père aurait eu une sœur... si elle y vit encore.

Vers la fin de 1831, Michel retourne à Lyon afin de revoir ses amis d'enfance. Plusieurs mois plus tard, on retrouve Michel à Paris, persévérant à gagner sa vie tout seul. Il n'aime toujours pas dépendre de qui que ce soit. Pour le moment il étudie... il ne sait pas bien quoi. Il assiste parfois à des conférences en droit et en médecine. Il se dit qu'il le fait pour aider les gens qui ne pourront pas se permettre de payer. En réalité, il le fait peut-être plus pour lui-même, parce qu'il a en permanence une soif de savoir inextinguible, une curiosité insatiable. Il n'est même pas très sûr de vouloir avoir un diplôme ; le savoir, pour lui, c'est comme une ivresse. Il aimerait encore plus avoir quelqu'un avec qui discuter toutes les nouvelles idées qu'il entend dans les salles de cours, pour ensuite décider : « sont-elles dignes de foi ? ».

Pendant ses moments d'introspection, il avoue qu'il aurait besoin d'un idéal, d'une idée supérieure à laquelle croire et pour laquelle se battre. Il ressent ce besoin comme le besoin de respirer. Puis, le jour d’après, il se lève avant le soleil, il se dit que rêver, c'est un privilège limité aux enfants, il se prépare à retourner à son travail d'ouvrier et il n'y pense plus.

Au premier coup d'œil, Michel, anodin et taciturne, est simplement un gars parmi tant d'autres. Après tant d'années au cours desquelles il a dû se débrouiller tout seul, il n'aime pas se mettre à nu devant le premier venu. Il évite parler de soi-même, sauf devant ceux qu'il considère ses amis – et il en a peu. Malgré sa jeunesse, cela ne le dérange pas ; il garde à l'esprit ce que lui disait souvent sa mère : « des amis et des livres, mieux vaut en avoir peu, mais bons ». L'amitié est pour lui la valeur suprême, raison pour laquelle il ne s'empresse pas de nouer de liens. Cependant, une fois accordée, son amitié est donnée de façon irrévocable et il est loyal jusqu'à la mort, si nécessaire.

Michel est opiniâtrement autonome. Il mène sa vie comme bon lui semble, sans attendre ni permission ni aide. Ceux qui l'ont déjà croisé l'appellent (pas toujours affectueusement) « tête de mule ». Il se fie à son propre sens moral, aux valeurs que sa mère lui a apprises, et il ne suit ni principe ni personne auxquels il ne croit pas. En même temps, pour être équitable, il reconnaît également aux autres le droit de se comporter ainsi (enfin, dans la mesure où ils ne nuisent qu'à eux-mêmes).

Enfin et surtout, Michel est la personnification de l'adage selon lequel les pauvres sont plus généreux que les riches. Que ce soit en raison de ses expériences personnelles ou grâce aux valeurs inculquées par sa mère, il croit qu'il faut toujours aider ceux qui en ont besoin.

En somme, comme une étendue d'eau calme et profonde, il semble doux et ordinaire, mais le moment viendra où il aura besoin de faire ses preuves et le dernier mot sur son sort n'a pas encore été dit.

Prénom/Pseudo : Aba
Âge : plus vieille que les autres
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