Claude Frollo

C'est au sein d'un famille de petite noblesse que naît Claude Frollo. Sa famille, sans être la plus importante de sa région, ni même la plus riche, a tout de même bonne réputation, et ses membres n'ont jamais manqué de rien. Les Frollo ont hérité d'un petit territoire, Tirechappe, qui leur permet d'accumuler des revenus plus que convenables. Dès son très jeune âge, Claude Frollo se destine à la vie ecclésiastique. À ce sujet, il n'a pas l'ombre d'un doute. Et quand bien même il lui est donné de faire des études, et d'explorer les voies d'une science qui par ailleurs le fascinent, jamais il ne s'est imaginé destiné à autre chose. Vouer sa vie à Dieu lui semblait tout simplement être le mieux à faire, et être sa voie. Pendant si longtemps, rien ni personne n'avait su le détourner de la voie qu'il avait choisi....

Frollo fit ses classes aux collèges de Torchi. Très rapidement, il apparut comme un excellent élément, brillant, même, si ce n'est surdoué. Alors qu'il venait à peine de fêter ses dix-huit ans, Claude Frollo était docteur de pas moins de quatre facultés : celles de théologie, bien sûr, puisque là avait été son choix premier, mais également de droit, d'art, et de médecine. Frollo a ainsi acquis une culture des plus complètes, et peut se targuer de posséder une grande connaissance du monde... Quoique la théorie soit bien loin de suffire, parfois, à saisir l'univers et ses subtilités dans leur intégralité et dans toute leur complexité. Fort de ses diplômes, Frollo s'installe donc à Paris, où il s'investit ainsi qu'il s'y était toujours destiné, à la vie ecclesiastique. Apprécié de ses pairs, on reconnaît en lui un homme cultivé et droit. Il fait rapidement ses preuves au point d'être finalement nommé archidiacre de la cathédrale de Notre-Dame de Paris. C'est peu après cette période qu'il apprend une sinistre nouvelles.

...Ses parents sont morts tous les deux, emportés par la maladie. De sa famille ne subsiste que son frère, Jehan, de quatorze ans son cadet. Ce dernier n'étant pas encore à même de s'assumer seul, c'est Frollo qui veille à l'entretenir, lui apportant un soutien financier régulier dont, depuis, Jehan, a appris à user et abuser. C'est également la même année que Frollo fait une découverte des plus singulières, sur le parvis de la cathédrale. Un enfant, à peine plus âgé que quatre ans, y a été abandonné. L'archidiacre prend l'enfant sous son aile, le recueille, décide de l'élever, et lui donne le nom de Quasimodo, en référence à l'apparence disgracieuse du garçon, qui lui valut d'être ainsi délaissé. Il fait de Quasimodo le sonneur de cloches de Notre-Dame, et veille sur lui comme un père sur son fils.

Les années passent, et rien ne semble pouvoir chambouler la vie bien rangée de Claude Frollo... Sauf qu'un jour, sur le parvis de l'église, il voit se produire une gitane du nom d'Esméralda. Il la vit danser, et tout ce qu'il pensait acquis et sûr devait être remis en cause. La bohémienne provoque en lui un trouble qu'il déteste savoir s'explique. Voilà qu'il aime, voilà qu'il désire, lui qui a toujours été indifférent à ces plaisirs triviaux. Lui, intègre, honnête, chaste... le voilà obsédé par l'idée de la posséder.

Il est sans doute un adjectif qui saura définir Frollo plus que tous les autres : passionné. C'est de ce tempérament qu'est née sa fascination pour la science, ou sa passion pour Dieu, inébranlable, et tant que ce n'était que cela, tout allait pour le mieux. Sa passion pour Esméralda vient malheureusement noircir le tableau. Intelligent et extrêmement cultivé, Frollo peut aisément soutenir la comparaison intellectuelle avec ses pairs. Érudit, il veut toujours tout savoir, au point qu'il pourrait aussi bien se laisser consumer par sa soif de savoir que par cette faim d'une chair nouvelle qui ne lui avait jamais rien inspiré auparavant, ni dégoût, ni concupiscence.

En soi, définir Claude Frollo s'avère complexe tant il est fait de dualité, à son tempérament passionné se mêle ainsi une sévérité naturelle, et une chasteté parfaite, il n'a en rien à rougir d'aucun de ses actes. Il sait par ailleurs se montrer généreux et miséricordieux envers ceux qui à ses yeux le méritent.

Frollo est un homme pour le moins ambitieux, et pour parvenir à ses fins, il est capable du meilleur... mais aussi du pire... Lui-même n'a pas véritablement conscience de ce que peuvent être ses limites. À trop vouloir s'approcher du soleil, cet Icare moderne pourrait bien se brûler les ailes. Et quelque part, il en a conscience, et cette conscience de lui l'inquiète.

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