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 Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]

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Message#Sujet: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeMer 20 Mai - 23:33



Thénardier et libre. La misère te sourit.

Azelma avait prit la tangente. Les paupières encore fermées, peinant à se réveiller pleinement de cette nuit froide et humide, elle avait entendu les murmures agités et légèrement diaboliques des parents Thénardier, et ces derniers ne reflétaient vraiment rien de bon – ce qui en vérité était à peu de choses près à chaque fois le cas, mais qu'importe. Des plans, ses géniteurs en avaient à longueurs de temps, plus farfelues les uns que les autres et de plus en plus dangereux au fur et à mesure que leurs filles prenaient de l'âge. En soit, cela voulait dire qu'ils avaient tout de même un minimum d'intérêt pour elle et Eponine et qu'ils n'avaient pas souhaité les mettre dans des situations qui risquaient de leur causé bien plus de tord que d'ordinaire – ce qui n'était pas rien lorsque l'on connaissait les conséquences que pouvaient avoir certaines de leurs missions. Tout du moins, c'était ce qu'Azelma voulait croire, mais la vérité était sans aucun doute qu'ils apportaient bien plus d'importance aux réussites des objectifs qu'ils se fixaient et que perdre leurs enfants dans la bataille n'aurait été qu'un gâchis doublé d'une perte de temps. Et une perte de temps, c'était clairement ce que la jeune fille avait décidé de leur offrir aujourd'hui en s’enfuyant du taudis qui leur servait de logement avant qu'ils ne la piègent dans ce plan machiavélique qui l'avait fait levée du mauvais pied. C'était osé, et elle savait pertinemment que les coups de ceintures qu'elle allait recevoir en rentrant lui ferait immédiatement regretté son choix mais, pour l'heure, elle désirait juste posséder du peu de liberté que pouvait avoir les enfants de la rue et que les parents Thénardier s’évertuaient à lui arracher. Elle était assez grande à présent pour se rebeller un tant soit peu, bien qu'elle en connaissait un qui n'avait jamais eu de géniteurs sur le dos et qui était pourtant bien plus jeune qu'elle.

Gavroche. Azelma l'enviait d'être aussi libre et insouciant, tout en regrettant qu'il ne se comporte pas le moins du monde comme un frère avec elle. Tous les deux n'étaient pas proches, ils ne l'avaient jamais été et, en vérité, il ne se connaissait que très peu, ne se croisant que de temps à autre, au détour des ruelles sales et des places bondées. Et à chaque fois, ils ne pouvaient s’empêcher de se charrier. Ils n'étaient frère et sœur que par la nom mais, au fond d'elle, la jeune fille avait bien envie de changer cela et d'apprendre à connaître ce cadet qui n'avait pas partager leur couche à elle et Eponine. Ce vent de liberté et d'insolence qui tourbillonnait autour de lui avait de quoi la rendre envieuse et c'était presque inconsciemment qu'elle s'était rendu à l'endroit où elle l'avait croisé le plus souvent. Avait-elle fui ses parents et leur mission de malheur juste pour le plaisir de charrier Gavroche ? Oui, peut-être. Et le moment était d'ailleurs venu.

- Alors ptit singe, t'as pas encore fini de chercher des poux sur la tête des riches à ce que je vois, lança t-elle à son adresse, ce dernier s'amusant à zigzaguer entre et à l'intérieur des carrosses passants.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeMer 24 Juin - 23:22



Thénardier et libre. La misère te sourit.

Azelma était bien contente d'avoir croisé le chemin du dernier né des Thénardier aussi vite. Il est vrai qu'elle s'était rendu à l'endroit même où elle l'avait vu traîner le plus souvent mais ce minus avait tellement la bougeotte qu'elle n'avait été sure de rien jusqu'à ce qu'elle aperçoive le bout de son nez. Et ce petit nez tout sale, elle le préférait largement aux grands nez rallongés par les mensonges et les escroqueries de ses parents. C'était étrange tout de même. Elle avait beau ne l'avoir jamais côtoyé en tant que frère – elle ne l'avait d'ailleurs jamais réellement côtoyé tout court – il avait su prendre une place non négligeable dans sa vie. Quoiqu'on pouvait en dire, ils étaient tous les deux du même sang et, même si l'exemple que lui avaient donné les parents Thénardier quand aux liens familiaux était on ne peut plus bancal, si Azelma s'évertuait encore à s'accrocher à eux, elle ne pouvait clairement pas ne pas en faire de même avec le dernier né de la fratrie. Cependant, en effet, elle avait une façon bien particulière de le montrer, quand bien même il n'y avait rien de moins inoffensif que les taquineries dont elle avait prit l'habitude de se charger lorsqu'elle était en sa présence.

Maintenant qu'elle avait fini sa course et qu'elle se trouver en face de l'enfant des rues, dont elle avait réussi à capter l'attention, elle commençait à mesurer pleinement ce qu'elle venait de faire et le nombre de coup de ceinturon que ça allait lui valoir lorsqu'elle daignerait rentrer et ainsi affronter ces parents qu'elle avait fui. Sans surprise, elle avait bien l'intention de retarder au maximum ce moment, quitte à errer sans but dans les rues jusqu'à ce que la nuit se fasse trop noire. Mais pour l'heure, elle avait encore pas mal de marge de manœuvre devant elle, et Gavroche lui aussi se trouvait à présent à cet endroit, non sans lui avoir réparti au préalable qu'il avait déjà bien assez de parasites sur son propre crane pour aller en chercher sur celui des autres. Elle le toisa de toute sa hauteur – il était fort probable qu'elle ne grandisse plus à présent – un sourire installé dans le coin de sa bouche.

- J'espère bien qu'tu parles de tous ceux qui se trimbalent sur le somment d'ton crane et que tu t'permets pas de viser ta chère grande sœur par là, lança t-elle d'un air faussement réprobateur, avant d'être ramener à la désagréable réalité de cette journée de fuite par les mots qui sortirent ensuite d'entre les lèvres de son interlocuteur. C'est bien ailleurs qu'ils avaient l'intention de m'expédier. Seulement ça me bottait pas d'me jeter dans la gueule des riches aujourd'hui. Rendre visite aux pauvres, c'est bien plus mon crédeau, acheva t-elle d'un ton on ne peut plus ironique. Pauvre, elle l'était tout autant que son frère. Elle avait juste la « chance » d'avoir ce qui pouvait plus ou moins s'apparenter à un toit. Quand on connaissait la vermine qui y habitait... Ils ont renoncé à coller aux basques du morveux eux. Sur ces mots, elle lui pichena le nez.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeDim 12 Juil - 20:10

Thénardier et libre, la misère te sourit


Ce qui est drôle, c'est que c'est vraiment comme ça qu'ils agiraient entre eux s'ils avaient été sous le même toi et si les Thénardier mère et père avaient à ce point détesté leurs fils (même si Gavroche ne savait pas qu'il y en avait d'autres) et négligé leurs filles, offrant aux dernières un toit troué et au premier l'absence de toit, et c'était un cadeau, oui, vraiment. On faisait pas maison plus belle, grande et explorable que Paname, y'a rien qu'il échangerait contre la vie de ses frangines, même quand il flottait par-dessus sa tête et que le froid lu glaçait ses jeunes os. Ils avaient réussi à garder du frère et de la soeur qui grandissent ensemble les taquineries, et même un tout petit peu de complicité. Mais ils avaient perdu en retour l'amour fraternel qui fait qu'on se sacrifie, qu'on partage tout, qu'on sait tout même quand rien n'est dit. De ça, ils étaient loin. Ils étaient des frère et soeur qui se cherchaient et qui cherchaient à être des frère et soeur. Pour qui l'exercice était ardu, mais savait se tenter quand même un peu.


"Y'a rien de honteux sur mon cabochon que ma frangine puisse pas vouloir."


Quoique si, personne ne pouvait décemment envier la chevelure, la dentition, bref l'hygiène en général de ce pauvre gamin des rues. Mais lui il s'en contentait bien. Et il parlait de lui, c'est vrai, mais Zelma avait aussi des parasites bien coriace, le genre qui vous ordonne d'aller voler les richesse et vous prétextait un droit sur vous parce que ça vous logeait et vous nourrissait à l'occasion. Vite fait. Et encore, ça vous envoyer boulotter le pain qui vous nourrit.


"Si c'était jauger le miséreux qui t'intéressait, t'as pas frappé à la bonne porte."
Ironique, y'avait pas de portes. "Y'a pas plus riche que moi dans tout Paname parce que y'a pas plus libre aussi." Il marqua une pause. "Pour renoncer, faudrait d'jà qu'ils aient commencé". Et les parents Thénardier se fichaient bien de leur fils, qui se fichait tout aussi bien de ses parents. "Pour m'coller aux basques, faudrait que mes vieux soit mes vieux. Ma mère, c'est ma maison." Paris. "Elle m'a mieux accueillie et choyée que toutes les daronnes d'ce terre."

Il aimait bien affirmer et le crier bien fort, qu'il aimait plus sa vie que celle de ces soeurs, et que l'abandon était une joie et une vraie chance, le genre à laquelle Ponine et Zelma auraient bien voulu avoir accès. Mais elles pouvaient toujours rêver. C'était pour lui, le rêve. Pour elle seulement si elles se carapatait pour de bon. Gavroche n'y croyait pas trop. Pas plus concernant sa soeur aînée que concernant la cadette.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeMer 19 Aoû - 0:19



Thénardier et libre. La misère te sourit.

Les liens du sang avaient cela d'étrange qu'ils s'imposaient à nous, sans qu'on ne puisse le nier ou l'effacer. Il était tout à fait possible cependant de ne pas en vouloir et ainsi de ne garder que le sang, les liens, eux, jetés dans le caniveau, mais le sang demeurait indéniablement, que Gavroche, qui avait supprimer de son champ d'action l'existence même de ses parents, le veuille ou non. Car si le sang n'avait pas été présent dans l'adéquation, Azelma n'aurait jamais ressenti l'envie, si ce n'était même le besoin, de voir et de passer régulièrement du temps avec ce petit monstre. Ils n'avaient pas grandit ensemble, n'avaient pas reçu les mêmes traitement de la vie – à savoir qui de l'un ou de l'autre avait été le plus choyé, sachant que la rue n'avait en effet rien à envier aux parents Thénardiers – et n'avaient pas même partager quoique ce soit qui puisse être partager entre un frère et une sœur, mais le sang était là et il les ramenait, aussi curieux que cela puisse paraître, indéniablement l'un à l'autre. C'est qu'ils avaient aussi la misère en plus. C'était pourtant également cette dernière qui les séparait le plus. Gavroche, lui, ne se sentait pas le moins du monde malheureux, et c'était une force qu'elle ne possédait pas.

- J'te crois bien là, répliqua t-elle simplement lorsqu'il eut finit de causer, sans un mot de plus.

Azelma avait beau être une grande rêveuse et persister à croire qu'il y avait du bon et peut-être une capacité à donner de l'affection – bien que ce dernier point était proche de la mort dans son esprit – chez ses géniteurs, elle ne leur accordait pas pour autant, et loin de là, la médaille des parents bien aimant. Il y avait pour autant une part d'elle qui refusait de prendre la tangente à vie, comme l'avait fait Gavroche – ou devrait-on plutôt dire comme il avait été forcé de le faire, vu le peu d'attention qu'avait pu lui porter leurs vieux. Elle ignorait pourquoi et ne prétendait pas que ce serait toujours le cas, mais c'était ainsi, l'attache, aussi fine et fragile soit-elle, existait encore entre ses parents et elle. Elle était fragile par ces fêlures qui la zébraient de toute part, une fragilité qu'elle avait sans aucun doute accentuée lorsqu'elle avait décidé de leur faire faux bond ce matin. Mais voilà, sa capacité à leur pardonner n'était pas inconditionnelle et elle préférait de loin se trouver en compagnie de son petit frère qu'en celles des victimes du jour choisies avec soin par les pires malfrats qu'elle connaisse.

- J'suis ben contente qu'tu sois benheureux tu sais. Après un léger sourire, elle marqua une courte pause, sentant un peu de vague à l'âme s'emparer d'elle. Comment ça s'fait qu'ce soit le mioche le plus courageux d'entre nous hein ?! Ce n'était pas vraiment une question qu'elle adressait à Gavroche, mais plus à elle même. Cette attache qu'elle avait à son logis, elle savait qu'elle n'avait rien de vraiment bon pour elle, mais c'était quelque chose qu'elle ne se sentait pas de défaire. Pas pour le moment tout du moins.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeMar 22 Sep - 22:47

Thénardier et libre, la misère te sourit


Le bonheur de Gavroche n'avait aucune raison logique de satisfaire son aînée, on ne pouvait pas dire qu'ils aient grandis ensemble, ils s'étaient croisés, c'est tout, et la complicité qu'ils se construisaient était à l'épreuve de nombreuses semaines sans se voir, parfois. Pourtant, le gamin des rues en était sûr, Zelma ne mentait pas, en disant qu'elle était heureuse pour lui, et lui aussi serait heureux pour elle, le jour où elle ou Ponine échapperait à leurs parents, si elles le faisaient un jour, mais Gavroche pensait plutôt que les deux soeurs se libèreraient d'eux le jour où ils seraient morts (si elles ne mouraient pas avant, et ça aussi, c'était possible). Il y avait de l'orgueil dans son sourire, quand il entendit son interlocutrice lui affirmer que, des enfants Thénardier, il était le plus courageux. C'était bien prétentieux que de le penser, mais Gavroche le pensait quand même. Il était peut-être pas courageux de nature. C'est pas comme s'il avait vraiment décidé d'être à la rue, on lui avait pas franchement laissé le choix, au final, mais cette enfance désabusée lui avait forgé une témérité en béton armé, et il en fallait, pour survivre à Paname et à ses dédales. Gavroche avait été livré en pâture à la rue, mais dans la jungle, il était devenu prédateur plutôt que proie. Car s'il aimait Paris plus qu'aucun parent, il ne pouvait pas nier que la grande ville était parfois bien cruelle. Pas grave, il faisait pas mine d'être heureux, il l'était. Et dans les grands salons des puissants, il se serait mortellement ennuyé. L'hypocrisie latente de tous ces riches de bas étage lui auraient donné la nausée.

"Tu devrais fuir les vieux plus d'quelques heures, plus d'quelques jours. Y'a rien qui s'enseigne moins vite qu'le courage, ça s'fait tout seul."


Ça, c'était vrai, c'était pas des bobards, le courage, c'était pas une qualité naturelle, pas du tout, on l'apprenait à force d'épreuves, et comme Zelma en avait déjà eu son comptant, elle serait mieux armée que n'importe qui pour affronter les dangers de Paname. S'émanciper de ses parents, ce serait le dernier acte de courage qu'elle aurait à accomplir, mais elle pourrait bien en être capable. Enfin, Zelma faisait ce qu'elle voulait, la vie qu'il menait lui apprenait à être égoïste. Il tenait à ses frangines, s'ils devaient leur arriver quelque chose, il aurait du mal à ne pas se sentir concerné par leur sort, comme maintenant, elle avait du mal à s'épargner les conseils de vie, alors qu'il était pas forcément un modèle de vie idéal (même s'il était convaincu du contraire) mais pas au point de leur prendre la main et de leur dicter ses choix de vie. C'était à elle de tracer sa route. L'important, c'était qu'elle n'emprunte pas éternellement la route tracée par ses parents.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeMer 28 Oct - 20:25



Thénardier et libre. La misère te sourit.

A chaque rencontre avec Gavroche, le sujet fatidique était abordé. Azelma s'était maintenant faîte à l'idée que ce petit frère avec lequel elle n'avait pas grandi ait parfois des traits de grand frère. Il fallait dire que l'éducation que les rues lui avaient donné avait modelé des parties de son cerveau pour faire de lui un adulte avant l'heure. Oh il ne l'était pas toujours et ses petites manies de gamin turbulent le montraient très bien, mais lorsqu'il était question de liberté, il avait bien des choses à apprendre à ses grandes sœurs. Azelma ne s'en offusquait pas le moins du monde et comprenait parfaitement où il voulait en venir. Seulement, la jeune fille était une utopiste et elle ne cessait de croire que les gens autour d'elle pouvaient devenir meilleurs, ses parents tyranniques compris. Il fallait bien avouer cependant que le voile d'innocence qu'elle avait tenté toutes ces années de préservé devant ses pupilles s'éfilochait chaque jour un peu plus et, chaque fois qu'une déchirure nouvelle venait entacher son côté rêveur, elle se prenait à envier Gavroche. Sa petite fugue du jour en attestait très bien d'ailleurs.

Gavroche n'avait plus sur lui que le poids de la vie et, lorsqu'on vivait dans cette époque ainsi qu'au sein de ce rang social bien sombre, c'était une bien belle victoire. On pourrait croire qu'une telle vie de misère n'était faîte d'aucune attache mais, dans le cas d'Azelma tout du moins, c'était tout à fait faux. Gavroche avait une belle longueur d'avance à ce sujet, dans le sens où il s'était d'emblée détaché de tout ce qui pouvait relever de la famille – c'était d'ailleurs assez inattendu en soit que les frangins se soient retrouvés, suffisamment tout du moins pour se soucier un tant soit peu les uns des autres. Azelma, elle, avait grandi auprès de ses parents te de sa sœur et, quand bien même les premiers de cette liste s’apparentaient plus à des tyrans qu'à des géniteurs, une part d'elle ne voulait pas les laisser disparaître complètement de son existence. Elle avait toujours vécu avec eux dans les parages et il lui était difficile de s'imaginer loin d'eux, pour le moment tout du moins. Gavroche voyait très certainement cela comme du masochisme pur et dur, mais c'était ainsi pour l'heure.

- Tu sais, j'crois ben qu'c'est plus compliqué que c'qui s'passe dans ta caboche, lui répondit-elle dans un sourire légèrement mélancolique. Mais j'y réfléchi beaucoup, si ça peut rassurer ton cervelet. Sur ces mots, elle lui attrapa gentillement le crane et le secoua un peu. Et si tu m'emmenais un peu avec toi là ? Que j'vois un peu à quoi m'attendre quand j'viendrais téter la même mère que toi.

Rien n'était jamais exclu lorsqu'on vivait ainsi la majeure partie du temps dans les rues. De ce qu'elle en savait, ses foutus géniteurs qu'elle n'était pas prête à quitter pourraient bien disparaître du jour au lendemain de leur côté, ou encore bien se faire tuer à cause de leurs multiples magouilles sans fin. Et alors, oui, Azelma devrait bien alors embrasser tout le courage qu'elle trouverait à sa portée.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeVen 27 Nov - 21:58

Thénardier et libre, la misère te sourit

Le mot "compliqué" ne faisait pas partie du vocabulaire du jeune Gavroche. Pour cause, il n'avait pas le temps pour les complications. À chaque problème sa solution, et la solution avait tout intérêt à arriver, bien rapidement. C'était facile de voir la vie comme ça, c'est sûr, quand on avait comme lui aucune attache sérieuse, pour Zelma, qui ne pouvait pas en dire autant, c'était forcément pas simple. Mais justement, Gavroche était d'avis que sa grande soeur devrait se libérer de ses attaches et qu'elle n'en serait que plus libre et heureuse, sans trop se rendre compte que certaines attaches, affectives, surtout, ne se cassent pas comme un couteau coupe du beurre. Gavroche n'avait pas eu le temps et l'occasion de s'attacher aux membres de sa famille, alors pour lui, c'était pas sorcier. Bon, si, il appréciait beaucoup Azelma et Éponine, et il avait une certaine fierté à les savoir ses soeurs. Mais ils n'avaient pas grandi ensemble, ils ne partageaient que les conversations qu'ils savaient glaner de ci de là. S'il devait leur arriver malheur, il serait malheureux, c'est sûr, mais ça n'entraverait ni ne modifierait pas son mode d'existence, il resterait libre comme l'air. Comme dit. Facile. Oui, Gavroche n'était qu'un gamin, et sans doute pas destiné à grandir, rien d'illogique à ce qu'il ne comprenne pas que tout est toujours plus complexe qu'il n'y paraît. Gavroche afficha quand même un sourire bien satisfait quand Zelma lui dit que la fuite était un projet qui avait sa bonne place dans son esprit. C'était d'jà un bon début. Pour le reste, le gamin des rues voulait bien donner un petit coup de pouce, si ça pouvait aider. Il sourit, dévoilant toutes ses dents jaunies par une hygiène de vie déplorable et approuva d'un large signe de tête quand la frangine lui demanda si elle pouvait l'accompagner. Pas d'inconvénient à ça, c'était même tout l'inverse.

"Eh, pourquoi pas !"
Il attrapa la demoiselle par le poignet. "Viens, j'vais te montrer où j'crèche."

Pas besoin de se déplacer bien loin, ils étaient actuellement sur la place de la Bastille, sa "maison" (même si sa maison, c'était Paname plus que les endroits où il lui arrivait de se pieuter) se voyait de là où ils se trouvaient. Le grand éléphant, ébauche de monument pas encore détruite qui trônait au centre de la place, disposait d'une fine ouverture par laquelle on pouvait passer. C'est sûr, il fallait pas être bien grand, mais Zelma devrait pas avoir trop de difficultés à passer pour autant. Il lâcha son poignet pour ramper à travers le fin passage avant de s'assurer que la frangine la suivait. Il aimait bien cette planque, cette piaule, même si elle ne valait pas grand chose de l'intérieur. L'ossature du "bâtiment" pour seul décor, un fond de paille pour lit, des rats et des pigeons pour camarades, et un vent désagréable qui vous frappait par tous les interstices du monument. Mais Gavroche était fier de vivre là, il le montrait dans un grand sourire.

"Et voilà ! C'est mon palace !"




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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeSam 30 Jan - 23:26



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Azelma n'était pas vraiment de nature envieuse. Elle avait appris depuis longtemps que ce genre de sentiments ne menait qu'à de vives déceptions et rien de plus. Sa vie était tel qu'elle était et rien ni personne, hormis elle-même, ne pouvait changer les choses. Elle n'était bien évidemment pas contre l'idée d'une vie, ne serait-ce que légèrement, plus confortable, mais ce n'était très certainement pas en bavant d'envie sur celle d'autrui qu'elle l'obtiendrait. Pour l'heure, elle optait pour ses rêveries personnelles, ne les laissant jamais réellement découler de la richesse de ceux qu'elle volait pour survivre – ou juste pour le bon plaisir de ses parents, elle ne se posait plus vraiment la question. Ainsi c'était son propre avenir éventuel qu'elle s'inventait et non pas une pâle copie de ces gens dont elle ne savait même pas s'ils avaient la moindre once de bonheur dans leur vie. C'était peut-être prouvé que l'argent aidait au bonheur, mais l'un ne s'alliait pas forcément avec l'autre, en attestait tout ceux qu'elle avait cru voir mourir d'ennui aux diverses fêtes mondaines auxquelles elle s'était rendu clandestinement. Elle savait déjà parfaitement ne pas avoir une très belle existence, alors, oui, mieux valait ne pas y ajouter une quelconque envie jalouse. Et encore moins si la cause de cette dernière était son propre frère.

En tant que grande sœur d'exception – oui parce qu'il fallait bien avouer que les liens fraternels qu'avaient les enfants Thénardiers relevaient d'un niveau d'affection que l'on voyait assez rarement dans les rues pavés de Paname – Azelma était heureuse de voir Gavroche libre comme l'air, heureuse qu'il se soit échappé du filet parental avant qu'il ne soit trop tard. Dans l'esprit du petit gars qu'il était cependant, il n'était certes jamais trop tard, mais il lui manquait indéniablement certaines nuances de la vie. Ce qui, en soit, n'était pas une si mauvaise chose. Elle lui accordait cette belle existence insouciante, autant qu'une vie de rue pouvait le permettre tout du moins. De son côté à elle, seuls ses rêveries lui permettaient d'entrevoir ce genre d'existence. Ce n'était pas nécessairement une question d'âge, surtout une question d'entourage. L'unique avantage de Gavroche était qu'il n'en avait aucun qui soit en mesure de créer des chaînes. Azelma ne repoussait bien évidemment pas l'idée de faire exploser un jour celles que ses parents avaient brillamment créent de son côté, mais c'était un travail dont seule elle pourrait sentir le moment venir. Pour l'heure, elle était juste ravie de pouvoir partager un peu du quotidien du Thénardier le plus libre d'entre tous. Se laissant entraînée par ce dernier jusqu'à ce qu'il appelait son palace, elle rampa à sa suite à l'intérieur du grand éléphant.

- C'est exotique, lâcha t-elle avec enthousiasme tout en courbant la tête pour ne pas trop se la cogner dans son ascension. T'es tout seul là d'dans ? demanda t-elle une fois qu'ils furent au centre, dans un sourire qui ne révélait pas une dentition en bien meilleur état que celle de Gavroche – bien que pour le besoin de certaines missions elle se devait de les entretenir suffisamment convenablement. J'veux dire, sans compter tes ptits potes animaux là. Il n'y avait pas de dégoût dans ces derniers mots. Ceux que les riches appelaient les nuisibles étaient pour eux des compagnons de vie assez commun.

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Message#Sujet: Re: Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche]   Thénardier et libre. La misère te sourit. [pv Gavroche] I_icon_minitimeMer 23 Mar - 23:30

Thénardier et libre, la misère te sourit

Exotique, c'était pas l'adjectif que Gavroche aurait choisi pour définir sa piaule improvisée. Mais en fait, il ne lui aurait sans doute pas donné d'adjectif du tout. C'était chez lui, voilà tout. D'accord, il aimait vraiment cet endroit, c'était son petit cocon, qui lui donnerait même envie de rester pour de bon sédentaire, lui qui avait pris l'habitude, pourtant, de crécher un peu partout, au bon coeur de ces messieurs dames, par exemple. Exotique, ça lui allait bien, d'ailleurs, il accueillit le compliment avec un grand sourire (même s'il n'y était pas pour grand chose), il le ressortirait, celui-là, il lui plaisait vraiment beaucoup. Il laissa à Zelma le soin de regarder en détails les lieux. Même si on en faisait quand même bien vite le tour, elle devait bien le dire. Elle lui demandait alors s'il vivait là seul. Si on oubliait les rats et les pigeons, qui aimaient bien lui rendre très souvent visite. Eh non, ce petit palace était bien pour lui tout seul. Ça en faisait, de l'espace, hein ! Pour un seul gamin des rues. Et le meilleur de l'histoire, c'était que personne ne venait jamais squatter sa tanière. Les gens ne devaient pas deviner qu'il y avait un véritable palace dans la carcasse de cet éléphant que personne n'envisageait jamais de visiter. Il était tranquille. Bon, il y en avait bien eu, en fait, pour visiter son repaire, mais il ne savait pas ce qu'ils étaient devenus.

"Y'a bien deux gamins que j'avais recueillis ici, j'sais pas ce qu'ils sont devenu."


Il ne témoignait pas vraiment d'émotions par rapport à cela. Mais en même temps, s'il fallait s'apitoyer sur le sort des gamins perdus de Paname. Il y en avait bien trop. Si les règles de la rue lui avaient bien appris une chose, c'est qu'il ne devait pas s'attacher. Ces deux gosses ne lui étaient pas revenus. Va savoir ce qui était arrivé. Peu importe ce qui leur était arrivé. Ils avaient pu se débrouiller, c'est sûr. Mais bon... Il aurait peut-être été plus ému s'il avait su que ces deux gosses étaient ses frères. Leurs frères. Mais il ne l'apprendrait jamais.

"Mais oui, c'est vrai, j'vis seul ici."


Et il n'en était pas peu fier. Il gonflait le torse, en cet instant. Il était vraiment content de ce qu'il n'avait pas vraiment accompli pour autant. Avoir un propre chez-lui, c'était un accomplissement dont il n'était pas mécontent. Il était sûr de vivre dans un luxe plus grand que sa propre frangine. Tiens, peut-être voulait-elle qu'il lui permette de vivre là, elle aussi.


"Tu pourrais crécher ici aussi, toi, si tu voulais."

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